Point éthique sur le suicide, le suicide assisté et l’euthanasie

Si tu as besoin d’écoute et d’aide : 3114, numéro national de prévention du suicide par téléphone ou SMS
SOS Surdus pour les personnes sourdes et malentendantes en LSF ou à l’écrit

On entend parfois que les militant‘es contre l’euthanasie voudraient empêcher les gens de disposer de leur corps. Mais ce n’est pas notre enjeu.

Imaginons. Un proche te dit avoir envie de mourir. L’inciteras-tu à passer à l’acte ?

On espère plutôt que tu accueilleras sans jugement ses paroles, ses ressentis, que tu chercheras à l’accompagner au mieux pour soulager sa détresse. Avec les débats sur la légalisation de l’euthanasie, c'est cette question qui se pose au niveau de la société entière.

Inscrire dans la loi l’accès à des modalités de suicide, c’est organiser, prescrire voire acter le suicide d'une personne. Ça va à l’encontre de la solidarité et du soin que l’on se doit entre humains. Que la personne qui exprime ce vœu de mort soit gravement malade, vieille, handie, dépendante, ne rend pas la chose plus acceptable. Elle aussi a besoin d’écoute, de soutien, de soulagement. Penser le contraire ("à sa place je voudrais mourir") révèle un biais validiste, inconscient chez beaucoup de personnes.

Légaliser la mort médicalement assistée c’est faire le choix de supprimer celleux qui souffrent, au lieu de soulager leur souffrance.

C’est
rapide,
radical
et économique.
Mais ce n’est pas éthique.

Le suicide et les tentatives de suicide ne sont pas réprimées par la loi, depuis 1810. Pour autant, faut-il que le social et le médical aient le pouvoir d’organiser le suicide de certaines personnes ? Légaliser l’euthanasie n’oblige (a priori) personne à le faire, mais alors tout le monde peut l’envisager, particulièrement quand on ne voit plus d’issue, faute de moyens, faute de soutien. En France, en moyenne, 200 000 personnes tentent de se suicider et 10 000 personnes meurent par suicide, chaque année.

28 personnes, chaque jour.

Nous pensons qu’il aurait été possible d’éviter bon nombre de ces morts, dans une société plus juste, qui produise moins de souffrance, avec des soins adaptés.

Légaliser l'euthanasie c’est aller à l’encontre des efforts de prévention du suicide. Nous voulons que les personnes qui sont à bout et trouvent le courage d’en parler ne reçoivent pas comme réponse "l’euthanasie est une possibilité". Nous voulons qu’elles sachent qu’elles ne sont pas un poids pour les autres, leurs proches, la société et que l’on sera à leurs côtés, solidaires, jusqu’au bout.